Rencontre avec... Claire DIJKMAN !

A la rencontre de … Claire DIJKMAN, notre Responsable Editoriale chez Andarta Pictures

 

Qu’est-ce que tu fais chez Andarta Pictures ? 

 J'ai plusieurs casquettes. La première, c'est que je suis responsable de studio. Je m'occupe de l'intendance, des besoins du studio pour que les gens apprécient d'y être (boissons, cafés, ménage…). C'est très passionnant.

La deuxième casquette est moins terre à terre (on voit un peu moins mon efficacité, ahah !). Je m’occupe de lire les scénarios, de faire des retours aux auteurs. Il s’agit d’avoir un regard autant sur le contenu que sur la forme. C’est plus abstrait, plus long à se mettre en place, mais c’est super passionnant.

  

Quels sont les défis de ton travail ? 

Le vrai défi, c’est de se dire que ce que l’on fait a de l’importance. Autant, quand on commande 150 capsules de cafés au moment où on n’en a plus, on sait que les gens vont dire : « Ah merci, tu as racheté du café ! ». C’est concret. Quand on travaille sur des textes, il n’y a que de l’abstrait, c’est-à-dire que l’on donne un avis, on réfléchit mais ce sont les auteurs qui écrivent ou réécrivent leur texte.

Ce qui est aussi difficile est de faire un retour sur les projets en développement qu’on nous envoie mais qu’on n’a pas sélectionné. Soit parce qu’on n’est pas en recherche de projet, soit parce que ça ne colle pas forcément avec la ligne éditoriale du studio. Même si on se rend en général rapidement compte que le projet ne nous correspond pas, nous prenons le temps de tout lire pour pouvoir faire un retour bienveillant, qui prend en compte l’investissement de l’auteur. On pourrait tout simplement envoyer un mail en disant : « Nous ne sommes pas intéressés par votre projet », mais je n’aime pas faire ça. Et faire ces retours, ça me prend pas mal de temps.

Pour les projets en cours, ceux portés par Andarta, le défi est de réussir à être pertinent. Il faut faire le tri entre ce qu’on a envie d’apporter au projet (mais qui n’a rien à voir) et ce qui est pertinent. Parce qu’à chaque fois que quelqu’un lit un script, ou un scénario, il a envie d’y mettre un peu de lui. Et en fait, il faut laisser l’œuvre qui « appartient » au scénariste, la faire évoluer mais ne pas s’en accaparer. Par exemple, pour La Quête d’Ewilan qui est une adaptation de romans existants et où j’ai une casquette particulière puisque je suis à la fois la référente de l’œuvre et sa gardienne, je dois trouver le juste milieu entre le respect de l’œuvre et l’importance d’en faire quelque chose de plus grand. Et ça, c’est un vrai challenge ; rester pertinent et bienveillant ! 

 

Quelle est la ligne éditoriale d’Andarta ? Quels types de projets vous intéressent ?

Il faut qu’il y ait du contenu, une logique, un apport réel. L’enfant doit avoir passé du bon temps, mais aussi qu’il ait de nouvelles clefs pour sa vie. Rien que la façon d’aborder le problème est une solution en soi, une façon de voir les choses.

Quand elle m’a parlé de monter sa société, je lui ai offert les livres La Quête d’Ewilan, lui soufflant mon désir de les voir adaptés en dessin animé. Elle a aimé et a monté le studio avec ce projet en tête. Je pense que La Quête d’Ewilan cristallise vraiment ce que Sophie veut faire à Andarta : offrir des projets feuilletonnants où chacun trouve sa place et amène sa vision, sa sensibilité, sa perception. Elle veut que les enfants qui suivront les aventures de nos héros puissent réaliser qu’ils ont un chemin à parcourir, et ont des défis à relever. Chacune des étapes qu’ils auront à franchir leur permettront de grandir. Étant fille d’instituteurs et d'écrivains, la psychologie de l’enfant, le développement personnel, la validation des acquis font partie de mon héritage familial. 

Et un jour, Sophie m’a dit : « Arrête tout ce que tu es en train de faire et viens me rejoindre dans ma boîte. » J’ai quitté le lycée où je travaillais comme surveillante, et je suis arrivée à Andarta. Malgré tout, travailler pour Sophie est un challenge au quotidien, parce qu’elle m’a offert une place et que je dois faire en sorte d’être à la hauteur.

 

Quel genre de musique aimes-tu ? 

J’aime beaucoup la musique avec du violoncelle. Mais en réalité, j’écoute la musique que mes filles écoutent. Elles sont quatre et elles ont entre 10 et 16 ans… Chacune joue d’un instrument différent et a sa propre approche de la musique… c’est tout un programme !

La grande majorité du temps, nous écoutons des bandes originales de films (Burlesque/Hans Zimmer/Disney), surtout celles des dramas coréens. Chez nous, il y a de la musique pour chaque circonstance, liée à la vie de famille et à notre humeur. Pour lever les filles le matin c’est Blah blah blah de Armin van Buuren, par exemple, ou Jerusalema (Master KG). Bref des morceaux un peu plus techno, électro ou qui donnent envie de danser.

Pour les soirées karaoké, on écoute de tout, en français, en anglais, en coréen… On saccage même la cantatrice du 5ème élément… (rires).  Et quand mon mari n’en peut plus, on passe sur du soft jazz, Frank Sinatra ou Postmodern Jukebox pour qu’il puisse récupérer...

 

Quels sont tes films préférés ? 

Depuis un an, j’ai commencé à regarder des dramas coréens et j’adore ça. Ce qu’on voit dans les films coréens, c’est un peu du Orgueils et Préjugés des temps modernes : on a une lenteur dans la relation, une sorte de méfiance, d’interdit, de statut social, tout en étant complètement contemporain. Je trouve ça chouette, et je regarde ça avec mes filles.

 

Quel est le dernier film que tu es allé voir au cinéma ? 

Je devais aller voir Mulan, en version film… mais ça n’a pas pu avoir lieu… 

Donc la question serait plutôt : est-ce que je suis allée voir quelque chose depuis Mama Mia ? Ah oui, La vie scolaire !

Sinon, sur les plateformes VOD, j’ai vu un drama-coréen qui s’appelle Still Seventeen.

  

Quelle est ta citation préférée ? 

« Le doute est une force. Une vraie et belle force. Veille simplement qu’elle te pousse toujours en l’avant », de Pierre Bottero.

Sinon le traditionnel d’Antoine de Saint Exupéry : « L’essentiel est invisible pour les yeux ».

 

Et pour finir, as-tu un talent caché ? 

Mon vrai talent ? Est-ce qu’il est caché ? 

Je ne cache rien, d’une façon générale, je suis hyper naturelle. J’essaie d’être toujours moi-même. 

Mais sinon, je suis super forte aux joints de placo ! Je chante merveilleusement bien le karaoké, surtout en fin de soirée quand il faut faire Starmania, huuum… (je précise que c’est ironique !).

 

Merci beaucoup Claire pour cette interview !